Le portrait héroïque du pacifiste indien.

par tpegandhi

Lors de la colonisation de l’Empire des Indes, Mohandas Gandhi s’est affirmé en tant que porte-parole pacifiste des Indiens. Il a en effet toujours prôné la non-violence, ou « ahimsa » en indien, a voulu faire respecter les droits fondamentaux des Hommes et s’est voué entièrement à sa cause. En plus de ceci, il a toujours souhaité la création d’une Inde multiconfessionnelle et regretter les tensions présentes entre hindous et musulmans. C’est surtout suite à ses propres expériences personnelles que Karamchand a décidé de se battre face aux injustices entre les Hommes. Par exemple, quelques jours après son arrivée à Durban, le jeune Gandhi alors en possession d’un billet de train de première classe et vêtu tel un britannique se voit exiger de changer de compartiment pour aller dans celui des bagages par un homme blanc. Refusant, il montre aux contrôleurs son ticket de première classe mais rien n’y fait, il sera jeté hors du train, sur le quai de la gare. Suite à cela, il parviendra à faire obtenir le droit aux Indien bien vêtus de prendre le train en première classe. Ce passage de sa vie sera un des éléments déclencheurs de sa lutte pour la non-violence.

Afin de lutter contre l’occupation anglaise, Gandhi s’est lancé dans de nombreuses actions notamment grâce à l’aide Jawaharlal Nehru, un de ses collaborateurs les plus proches et membre du Parti du Congrès. Il a entre autre commencé une marche du sel, qui restera surement son action la plus connue à ce jour, le 12 mars 1930 et qui s’est achevée le 6 avril lorsqu’il recueillit au creux de ses mains une poignée de sel de l’Océan Indien. Lors de cette marche, des milliers de personnes l’ont rejoint. Cela avait pour but d’encourager les Indiens à violer le monopole de distribution du sel imposé par l’État. Pour cela il écopera de neuf de prison.

marche du sel

Gandhi accompagné de ses sympathisants, lors de la marche du sel

Il a aussi entamé des grèves de la faim pour diverses raisons : pour sa lutte (éviter des violences inutiles selon lui) mais aussi pour des raisons personnelles (entrer dans des temples), médicales.
La lutte de Gandhi est basée sur le « satyagraha » ou la force de la vérité, un concept qu’il a lui-même inventé et une de ses plus redoutables armes dans la période de décolonisation des Indes. Le satyagraha était donc basé sur la ténacité à dire non, sans violence et de façon publique. Il consistait aussi à être financièrement indépendant et à n’avoir aucun intérêt pour tout matériel, de plus grâce à une croyance profonde en la vie, il faudra appliquer quotidiennement une force spirituelle individuelle ou communautaire. En Afrique, il fonda un corps d’ambulancier, ce qui lui valut de l’admiration et une médaille.
Après avoir été une « icône » de la non-violence à son époque, nous découvrons que l’image de Gandhi s’est peu à peu effacée. Les Indiens connaissent de moins en moins qui il était ou ce qu’il a fait pour le pays. Les témoignages suivants en sont une preuve (extraits du site LifePositive) :

Mohammad Jujun is a rickshaw-puller. He has been in Delhi for the past four years. He says that he can recognize Gandhi from a picture, but does not know what he did for the nation.

Mohammad Jujun est tireur de rickshaw (plus connu sous le nom de « pousse-pousse »). Cela fait quatre ans qu’il habite à New Delhi. Il dit qu’il peut reconnaître Gandhi grâce à sa photo, mais il ne sait pas ce qu’il a fait pour la nation.

« What do you know about Satyagraha? » I throw another question. « We don’t know. It was part of our syllabus in class tenth. »

Que sais-tu à propos du Satyagraha? Je pose une autre question. « Nous ne connaissons pas. Cela faisait partie de nos cours à l’Université. »

Mohammad Sansari is a middle-aged vendor who squats on the pavement to sell cigarettes in the Nizamuddin area. He laughs at the absurdity of questioning Gandhi’s relevance. « I know about him from my childhood days. I have great regards for him, who wouldn’t? He got us our freedom. »

Mohammad Sansari est un homme d’âge moyen qui vend des cigarettes dans la rue, du côté de Nizamuddin. Il rit à l’absurdité de la question sur la pertinence de Gandhi. « Je ne me rappelle de lui que grâce à des souvenirs d’enfance. J’ai un grand respect pour lui, qui n’en aurait pas? Il nous a offert la liberté. »

billet banque

Inde-roupies2

Exemples de billets indiens

Même si l’Inde n’a pas réalisé les rêves de Gandhi, les Indiens n’ont pas renoncés à ses idéaux. Par exemple, le coton khadi, qu’il avait proposé comme vêtements pour ses compatriotes, habille aujourd’hui encore des ministres et des millions d’Indiens. Son grand ami Nehru, lui, l’aura porté jusqu’à son décès en signe de reconnaissance envers celui qui fut son père spirituel.

C’est le 30 janvier 1948 que Gandhi sera assassiné par Nathuram Godsé qui ne supportait pas l’idée que Kramchand défendait les musulmans. En effet, Godsé appartenait à une famille de brahmanes pauvres et traditionnalistes. Il a tout d’abord était un de ses sympathisants puis s’est placé sous la coupe de Vir Sarvakar, un guru qui prônait la supériorité des brahmanes. Les circonstances de sa mort ont été relayées dans le monde entier : un revolver dissimulé dans sa poche droite, Godsé s’est avancé vers le Mahatma en lui adressant un salut respectueux et faisant face à Gandhi, il s’inclina et lui dit «Namaste Gandhiji». C’est alors qu’il brandit son arme et tira à trois reprises sur Gandhi qui s’écria «Hé Râm» (Oh Dieu).

En Grande Bretagne, à l’annonce de la mort de Gandhi, de nombreuses personnes telles que le Roi Georges VI, le premier ministre Attlee et même Churchill son vieil ami ont exprimé leur sympathie envers celui qui fut le libérateur des Indes. Dans les rues de Londres, les journaux se passaient de mains en mains car les stocks étaient épuisés. En France, Georges Bidault, président du conseil, s’exprima vis-à-vis de cet évènement : «Tout ce qui croit en la fraternité des hommes le pleureront».